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ISLANDE

À la fin de l’été 2018, j’ai pris la route pour l’Islande. Deux semaines, près de 3800 kilomètres, un van pour maison, et l’envie profonde de me perdre dans les paysages bruts d’une terre façonnée par le feu et la glace.

Dès mon arrivée, le climat me rappelle que l’Islande est indomptable. Le vent, la pluie, les nuages s’invitent à chaque détour, bouleversant mes plans et mes attentes. Les orques se dérobent à ma vue, les macareux s’absentent de leurs falaises, les ciels lourds m’empêchent parfois de sortir l’appareil. Mais cette contrainte est aussi une leçon : en Islande, on ne choisit pas son voyage, c’est la nature qui décide.

Et puis viennent les instants suspendus. La cascade des Dieux, Goðafoss, me dévoile ses brumes argentées. Haifoss se dresse comme une cathédrale de pierre, si vaste que l’on s’y sent minuscule. Dans le Nord, je découvre le luxe rare de la solitude : rouler des heures sans croiser personne, entouré d’espaces infinis où règne un silence presque sacré.

Le Sud, lui, m’accueille différemment. Plus de monde, plus de passages obligés, moins d’intimité. Pourtant, là aussi, la magie finit par surgir. Sur la plage noire de Solheimasandur, l’avion échoué se transforme en scène irréelle. J’y reste des heures, seul sous les aurores boréales, à capturer ce dialogue de lumière entre ciel et carcasse métallique.

Ce voyage fut une suite de contrastes : frustrations et émerveillements, foules et solitudes, tempêtes et éclaircies. Mais au bout du chemin, l’Islande m’a offert ce que je cherchais : une rencontre intime avec une nature brute, imprévisible, mais d’une beauté inoubliable.

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